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LES CABINETS DE RECRUTEMENT S'OUVRENT AU CONSEIL RH

Actualités RH

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20/02/2018

Le nouveau "Guide des professionnels du recrutement"* décrypte une activité parfois mal connue à travers le recensement de plus de 1300 structures. 

On y apprend ainsi l’évolution affirmée du secteur vers plus de conseil en amont du recrutement. Les explications de Pascale Kroll, co-auteure du guide et fondatrice du site RH Advisor.   

Qu’est-ce qui caractérise le marché des professionnels du recrutement aujourd’hui ?

C’est un marché d’une grande diversité et très parcellisé. Selon la conjoncture, on dénombre entre 1000 à 1600 cabinets de recrutement. Environ 300 travaillent sur le sujet à plein temps.

A côté des acteurs très prestigieux comme Russell, Spencer Stuart ou Egon Zehnder, on trouve une kyrielle de moyennes et petites structures indépendantes très spécialisées par métier ou par secteur d’activité, avec parfois un ou deux consultants. Rappelons que la profession n’est pas règlementée. 

Par ailleurs, le marché comprend aussi d’autres intervenants comme les sociétés d’intérim (depuis la loi Borloo de 2005), Pôle emploi, l’Apec, les cellules "emplois" des écoles, les jobboards ou encore les entreprises qui préfèrent recruter en direct.

Que représente le poids économique du secteur ?

Sur les 1350 cabinets répertoriés dans le guide, nous avons mené un travail d’enquête sur les 90 premiers. Ces derniers ont réalisé un chiffre d’affaires de 865 millions d’euros en 2017, soit près de 70% du chiffre d’affaires de la profession.

Quelles évolutions constatez-vous dans leur pratique ?

Les cabinets de recrutement s’orientent de plus en plus vers le conseil en recrutement et/ou en RH. Ils cherchent à se positionner en amont de la définition de poste pour devenir des partenaires de la marque employeur de leur entreprise-cliente. Pour ce faire, ils proposent des solutions digitales innovantes et prédictives grâce au big data ou à l’intelligence artificielle. Ces technologies coûtant chères, seuls les mastodontes du recrutement peuvent se les offrir. Ils en font un facteur différenciant face aux jobboards ou aux entreprises.

Par ailleurs, ils tendent aussi à se définir comme des accompagnateurs de talents. L’objectif est de suivre les candidats après leur embauche, de les aider dans leur carrière en leur proposant du coaching par exemple. 

Autre évolution : de plus en plus de cabinets se font payer au succès c’est-à-dire une fois le recrutement réalisé. Cette pratique est devenue un argument commercial. Elle est particulièrement appréciée par les entreprises mais l'acompte garde toute sa légitimité, notamment pour les postes requérant un important travail de recherche.

Justement, à quel niveau se situe leurs tarifs ?

Les honoraires se basent sur le salaire annuel brut du candidat. Ils oscillent entre 10% pour les "sourceurs", c’est-à-dire ceux qui se positionnent avant l’entretien, et jusqu’à 33% pour les chasseurs de tête internationaux ou élitistes.

Dans le guide, nous indiquons les tarifs-planchers, c’est-à-dire les seuils en dessous desquels les cabinets rechignent à descendre officiellement. Ces seuils peuvent débuter à 10 000 euros la mission pour culminer à 60 000 euros.

Les cabinets ont-ils pris toute la mesure de l’impact des réseaux sociaux ?

En 2007, personne ne les utilisait. Depuis cinq ans, ils sont devenus incontournables. Les cabinets s’en servent principalement pour identifier et contacter les candidats, le CV et la lettre de motivation restant indispensables pour se faire embaucher. Linkedin est surtout prisé par les chasseurs de têtes car considéré comme le plus complet et international. Viadéo est préféré par les cabinets ciblant les candidats en middle management. Twitter est peu, voire pas du tout utilisé.

Finalement, quels enseignements retirez-vous de cette enquête ?

Je trouve que les cabinets de recrutement ont de formidables capacités à se renouveler et à révolutionner le marché. Ils savent de mieux en mieux s’adapter et répondre aux attentes des entreprises. Autrefois, ils jouaient beaucoup sur la confidentialité... Ils estimaient que pour vivre heureux, il fallait vivre caché. Je constate qu’ils sont parvenus à sortir de ce carcan.

Propos recueillis par Corinne Dillenseger

Le guide des professionnels du recrutement (9ème édition) par Pascale Kroll et Gwenole Guiomard, Les Editions du Management, janvier 2018.
 

 Pascale Kroll,  co-auteure du guide des "Professionnels du recrutement" et fondatrice du site RH Advisor.

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